Lettre Ouverte A Monsieur Youssef Chahed, Nouveau Premier Ministre Tunisien

Lettre Ouverte A Monsieur Youssef Chahed, Nouveau Premier Ministre Tunisien

Cher collègue,

Monsieur le Premier Ministre,

 

Habib Ayeb, le 5 août 2016

Permettez moi, d’abord, une petite explication concernant l’usage de la formule « Cher collègue ». Je vous rassure, je ne suis premier ministre de rien du tout et je ne risque pas de l’être. Je n’en ai ni l’ambition, ni la compétence et encore moins le « caractère ». Pour tout vous dire, je n’arrive même pas à m’imposer comme « premier » ministre au sein de ma petite famille, c’est pour vous dire l’ampleur de mon incompétence. Nous ne sommes donc pas collègues politiques et nous ne le serons jamais.

Le « Cher collègue », avec lequel je commence ma lettre renvoie à une partie de nos deux itinéraires universitaires. Comme vous, je suis enseignant chercheur universitaire, depuis bientôt plus de 24 ans. Comme vous, j’ai passé une thèse de doctorat en France. Si ma carrière est plus longue et mes diplômes et qualifications sont plus nombreux, c’est certainement à cause de l’âge, puisque j’ai largement dépassé le votre. Alors que vous seriez à peine à la moitié de votre carrière universitaire, si vous aviez fait le choix d’y rester, je suis à la toute dernière partie de la mienne et la retraite approche à grands pas.

Bon, mais tout ça n’est pas l’objet de ma lettre, sauf à préciser que l’interruption de votre carrière explique certainement la faiblesse quantitative –qui suis-je pour juge de la qualité ?- de vos travaux et publications. En effet, quand j’interroge dame google à propos de vos publications, je ne trouve que quelques rares publications, ce qui est assez surprenant pour un chercheur. Rassurez vous, vous n’êtes pas le seul universitaire qui ne publie pas trop. Mais ces derniers ne se proposent généralement pas pour assurer les fonctions qu’on vient de vous confier. Premier ministre d’un pays qui traverse un moment exceptionnellement historique qui le renforce et le fragilise, à la fois, ça se mérite (compétences). J’ose croire, cher collègue, que seul le mérite a guidé le choix de ceux qui vous ont choisi pour ce poste exposé et difficile. J’en profite pour vous en féliciter et vous dire « bonne chance ». Peut être, pourrai-je me permettre une recommandation (mettez ça sur le compte de mon âge et mon attachement viscéral à ce pays qui est le notre et aux plus faibles d’entre nous) ou, plutôt, une « sollicitation » : Prenez soin de celles et ceux que vous vous apprêtez à « gouverner », qu’ils soient de vos proches, de vos adversaires ou même de vos ennemis et/ou amis (parfois, il s’agit des mêmes, mais ça vous ne l’ignorez pas).

Si je peux me permettre un dernier point à propos de votre carrière professionnelle, certains, forcément « malintentionnés », vous reprochent d’avoir travaillé pour une institution étrangère pendant quelques années. Personnellement, et j’en connais d’autres, toute ma carrière s’est faite dans des institutions étrangères (université Paris 8 à Saint Denis et des instituts de recherches français) et je serais donc très malhonnête de vous jeter la pierre. Je vais même vous avouer, ce qui n’est pas un secret pour celles et ceux qui me connaissent, avoir travaillé pendant plusieurs années, en tant que chercheur, à l’Université Américaine du Caire.

Cela dit, ce qui m’a le plus alerté c’est votre passage, assez long, au sein de l’USAID. Vous n’ignorez évidemment pas les rôles réels de cet organisme gouvernemental américain, -où vous avez été recruté comme spécialiste des questions agricoles et alimentaires-. Vous n’ignorez pas, non plus, sa participation dans l’organisation de nombreux Coups d’Etat, un peu partout dans le monde et notamment en Amérique Latine. Rappelez vous Salvador Allende. Rappelez vous Cuba. Rappelez vous Abdul Karim Qasim en Irak… Je ne peux pas imaginer qu’un Premier ministre de mon pays ignore ces moments fondamentaux de l’histoire moderne et l’implication directe de l’USAID dans ces évènements. Je serais trop injurieux à votre égard, si je pouvais le penser un seul instant. Je ne vais donc pas m’étendre.

Par ailleurs, le chercheur que vous êtes ne peut pas ignorer le rôle ignoble et criminel qu’a joué et que continue à jouer l’USAID dans la diffusion et la mise en place des modèles de développement les plus libéraux et leurs lots d’exclusion sociale, économique et écologique. Que cela concerne le planning familial, l’agriculture, les ressources hydrauliques, l’environnement,… on trouve presque systématiquement la main de l’USAID et de ses nombreux experts, dont vous avez fait partie ces dernières années. Qu’il s’agisse de la diffusion des produits chimiques, notamment dans l’agriculture (je ne rappellerai que le DDT), des semences hybrides, des OGM…, on retrouve encore l’USAID et ses experts.

Vous connaissez forcément certains universitaires, bien connus, qui ont enseigné dans la même institution (AgroParisTech) où vous avez réalisé votre thèse de doctorat, intitulée « Mesure de l’impact de la libéralisation des marchés agricoles sur les échanges et le bien-être » -puis-je vous demander, ici, pourquoi votre thèse n’est pas accessible en ligne ?- et soutenue en 2003 : René Dumont, Marcel Mazoyer, Marc Dufumier,… Ils ont pratiquement tous abordé ces nombreuses questions liées aux modèles de développement agricole défendus par les institutions internationales, dont l’USAID. Mais vous ignorez peut être le livre référence –on ne peut pas avoir tout lu- de Timothy Mitchell : The rule of experts, Egypt, Techno-Politics, Modernity, ‪University of California Press, 2002 (dernière édition). Si c’est le cas, je vous en recommande vivement la lecture et même la diffusion dans vos services.

En Tunisie, il existe de nombreux chercheurs et spécialistes de tendances politiques diverses qui travaillent sur les questions agricoles et alimentaires. Je ne vous ferai pas l’insulte de les nommer. Vous les connaissez autant que moi, voire plus encore. Toutefois, en faisant un petit tour d’horizon auprès de celles et ceux que je connais personnellement, il m’a semblé que personne ou presque parmi eux ne vous connaît réellement. Après un petit et rapide « sondage » parmi leurs publications et travaux, je dois reconnaître que je n’y ai trouvé aucune de vos publications, citée en références. Je n’ai aucune explication à cela. Mais je vous proposerais quand même de les consulter dès que possible. J’en connais qui vous seraient d’excellent conseil.

Par ailleurs, votre « courte » biographie qui circule sur le net, dit que vous êtes spécialiste des questions agricoles. Il se trouve que c’est un domaine que je prétends connaître aussi et qui fait l’axe central de mes recherches et publications depuis 1988 (première publication académique). Et c’est sur ces questions précises que je souhaiterai vous « interpeller », mais le plus courtoisement possible. Entre collègues, les discussions sont plus que recommandées et toujours enrichissantes.

On dit de vous que vous êtes un « libéral ». Soit. Comme on dit souvent, « personne n’est parfait » ou « à chacun ses défauts ». Le mien est d’être plutôt de gauche et en tous cas, anti-libéral. Mais vous conviendrez forcément avec moi qu’être « libéral » ou « marxiste », ne réduit en rien les compétences de quelqu’un ni la qualité de ses réflexions et travaux. Vous connaissez, bien sûr, l’éminent Prix Nobel, Amartya Sen, l’économiste libéral indien (en tout cas non marxiste) et l’ensemble de ses travaux. Qui peut, aujourd’hui, travailler sur les questions agricoles, alimentaires, écologiques, sociales et évidemment économiques et politiques, tout en ignorant l’apport considérable et fondateur de cet homme, aussi libéral soit-il ? Ce n’est, donc, pas là-dessus que je polémiquerai avec vous.

Mes interrogations et questions sont davantage en lien avec vos nouvelles fonctions et responsabilités politiques. Parmi vos nombreuses nouvelles fonctions, vous aurez à définir les politiques agricoles à mettre en œuvre, même si vous aurez, bien sûr, à vos cotés un ministre en charge du secteur. Et c’est là que votre penchant libéral ajouté à votre expérience professionnelle au sein de l’USAID, me font craindre une accélération brutale des processus de libéralisation et de privatisation de l’ensemble du secteur, y compris de l’eau et du foncier agricole, et donc des processus d’appauvrissement et de marginalisation qui touchent déjà une très grande partie de nos territoires, des populations rurales et des paysans, qui comptent quand même pas moins de 500 milles personnes avec leurs familles.

Ci-dessous, je vais attirer votre attention sur certaines questions clés qu’il vous faudra traiter en priorité absolue si vous souhaitez éviter de vous inscrire sur la liste des nombreux premier ministre et hauts responsables médiocres qui ont gouverné ce pays.

Je ne sais pas si vous êtes un grand amateur du couscous –je connais des tunisiens qui n’en mangent jamais- qui constitue l’alimentation principale de la population. Savez vous que 75 % du blé dur qui sert à fabriquer la semoule et le pain sont importés de l’étranger ? Que pensez vous faire à ce sujet ? Allez vous continuer à aggraver cette dépendance alimentaire, quitte à réduire davantage encore votre propre « souveraineté » politique, en tant que chef du gouvernement et vous soumettre à ce que l’USAID et d’autres agences, institutions et ambassades étrangères ne manqueront pas de vous « demander » ? Quelle est votre marge de manœuvre réelle, face à leurs exigences ? Vos anciennes et actuelles « relations » ne risquent-elles pas de vous obliger à une certaine « fidélité » envers vos anciens employeurs et patrons ? Comment ne pas poser la question des « conflits d’intérêts » ? Avez vous bien réfléchi à ces problèmes que vous savez particulièrement complexes, avant d’accepter cette charge ?

Notre agriculture est l’une des plus polluantes qu’on puisse imaginer, à cause de la forte utilisation des intrants chimiques et autres phytosanitaires et antibiotiques. La population de ce pays dont vous prenez la charge, consomme des produits tunisiens et étrangers qui aggravent dangereusement les nombreux problèmes de santé qu’elle connaît. Les sols agricoles se dégradent et s’appauvrissent à un rythme très inquiétant. Les ressources hydrauliques sont soumises aux mêmes pollutions et l’eau potable est entrain de devenir un véritable risque pour la santé humaine. Ce dernier point ne vous concerne certainement pas directement, puisque vous aurez le privilège de consommer exclusivement de l’eau minérale en bouteille. Qu’envisagez vous pour limiter ce cancer de la pollution ? J’avoue que l’équation n’est pas aisée à résoudre : Comment faire pour réduire l’usage des produits chimiques dans l’agriculture -pour réduire la pollution-, augmenter la production -notamment de céréales-, réduire la dépendance alimentaire et nourrir toute la population, notamment les urbains qui ne produisent pas de l’alimentaire ? Un véritable défi et sérieux casse-tête, à la hauteur des responsabilités que vous avez librement acceptées d’assurer pour les années qui viennent.

La pauvreté touche une très large partie de la paysannerie, que la terre ne suffit plus à nourrir. Si l’on compte les 500 milles paysans et leurs familles, on parle de pratiquement 2 millions de tunisiens et de tunisiennes, soit le cinquième de la population totale. C’est considérable. Les ignorer, les oublier, continuer à les marginaliser, c’est aggraver les problèmes de chômage, exacerber les difficultés sociales, dont la pauvreté et la marginalité,… et courir le risque d’une véritable explosion sociale et économique et donc politique dont personne ne peut envisager l’issue et les conséquences. Vous en serez vous même une victime politique, voire plus grave encore. Mais vous ne serez pas la seule victime. Quelques chiffres pour vous alerter du danger des inégalités criantes face à l’accès à la terre agricole :

Les agriculteurs ayant moins de 10 ha étaient

63 % avec 16 % de la surface totale (ST) en 61-62,

73 % avec 21 % de la ST en 94-95,

75 % avec 25 % de la ST en 04-05

Les agriculteurs ayant plus de 50 ha étaient

4,2 % avec 40 % de la ST en 61-62

3 % avec 37 % de la ST en 94-95

3 % avec 36 % de la ST en 04-05

Dont les agriculteurs ayant plus de 100 ha étaient

1,5 % avec 29 % de la ST en 61-62

1 % avec 25 % de la ST en 94-95

1 % avec 22 % de la ST en 04-05

Dans quelle direction pensez-vous orienter les politiques foncières et plus généralement agricoles ? Plus de concentration, comme vous le conseilleraient les experts de l’USAID, quitte à aggraver la marginalisation des plus petits et des plus démunis ? Ou opteriez-vous pour une réforme agraire, que je pourrais vous conseiller (non, pas celle que Ahmed Ben Salah avait essayé de mettre en place, en ce temps), qui limite la propriété foncière pour réduire les inégalités et encourager les 500 milles familles qui nous nourrissent sans pouvoir sécuriser leur propre alimentation ? Qu’allez vous faire des terres domaniales que les pouvoirs successifs distribuaient, sous divers contrats, à leurs amis et clients politiques ? Oseriez vous les mettre à la disposition des paysans pauvres et aux paysans sans terres, pour réduire la pauvreté rurale et favoriser la production des produits alimentaires ?

Les gouvernements qui vous ont précédé depuis la fuite du dictateur (au fait, juste par curiosité, étiez-vous sur l’avenue Bourguiba le 14 janvier 2011 ?) ont essayé à plusieurs reprises de privatiser les terres « collectives » appartenant, dans l’indivision, à des grandes tribus (3rouch). Allez-vous continuer la même politique, quitte à aggraver les antagonismes et les conflits sur la ressources ? Ou oseriez-vous reconnaître légalement le statut de « collectif » et « indivisible » à ces terres et leurs « propriétaires » ?

De même, les gouvernements successifs ont largement avancé sur la question de l’ouverture de la terre agricole aux investisseurs étrangers (voir la loi d’investissement, finalisée et proposée par le gouvernement Habib Essid à l’ARP pour adoption définitive). Une telle ouverture donnerait le signal de départ aux processus d’accaparement de la terre (land and water grabbing) par des grandes compagnies multinationales et donc de dépossession massive de la paysannerie. En expert spécialiste de la question agricole, et considérant votre expérience professionnelle auprès de l’USAID, vous n’êtes pas sans connaître les risques considérables d’une telle politique sur l’ensemble du secteur agricole, sur les agriculteurs tunisiens, qui se verraient très vite dépossédés de leur premier « capital » et source de revenus, et, enfin, sur la souveraineté alimentaire du pays. Allez-vous maintenir ce projet de loi et le faire adopter définitivement par l’ARP ? Allez-vous assumer le fait de vendre la terre de vos ancêtres à des investisseurs privés et publics étrangers ? Vos grands parents et les miens se sont battus, les armes à la main, contre la colonisation française qui a été en très grande partie une colonisation foncière. Allez-vous vendre leurs terres qui sentent toujours le sang donné en sacrifice ?

Oui, bien sûr, je sais que je glisse vers un argumentaire naïf, ascientifique, non académique et pas très moderne et encore moins « objectif ». Je vous vois, déjà, hausser les épaules et lever les yeux vers le ciel, en vous demandant pourquoi vous devriez subir de tels discours. J’imagine même le début de votre réponse, forcément agacée, du style « mais enfin, ce type ne comprend rien à l’intérêt et au bienfait de la globalisation… et du marché global »… Oui, je l’avoue. Mais, monsieur le premier ministre, il y a dans ce pays 12 millions de personnes qui attendent des actes et des choix courageux pour retrouver de l’espérance. Les justifications savantes sur la globalisation ne les intéressent pas outre mesure, et ils n’y croient pas un seul instant. Il faudra bien « descendre » d’un étage et donner des réponses simples et convaincantes à des questions simples dans l’apparence, mais très complexes en profondeur.

Voilà cher collègue. Je pense avoir abordé les points qui m’ont semblé les plus pertinents et, en tout état de cause, les plus urgents, sans m’étendre sur des domaines que je ne connais pas suffisamment. J’imagine que vous êtes déjà trop occupé à préparer votre entrée en fonction et surtout à former votre gouvernement. Si j’en crois la presse (à ce propos, si vous pouviez faire quelque chose pour que les lecteurs et lectrices de notre pays puissent bénéficier d’une presse digne de ce nom, je vous en serais personnellement très reconnaissant), vous passez beaucoup de temps à recevoir et à consulter des politiciens (ne les écoutez pas trop, ils sont en majorité assez médiocres) et probablement des experts (faites attention aux gauchistes déguisés, mais aussi aux libéraux zélés), sans compter les chasseurs de postes et de primes.

Je ne vais pas aborder l’ensemble des questions économiques et politiques que connaît le pays. Je n’en ai pas les compétences nécessaires. C’est pour cette raison, que je me suis limité à ce que je crois connaître assez pour en parler, sans trop me ridiculiser. Si vous pensez avoir la patience de prolonger cet échange public, dont je prends l’initiative par cette lettre, j’en serais très heureux et ça vous donnerait, je le crois, l’opportunité de répondre à vos détracteurs.

Je ne suis ni votre ami ni votre ennemi. Mais un simple citoyen qui a beaucoup rêvé, au lendemain du 14 janvier et même avant ce moment clé de notre histoire. Je suis et serai un adversaire et un opposant courtois mais radical à vos politiques. Je ne cherche rien et je n’attends rien à titre personnel. J’aimerais juste voir mon pays vivre en paix et prospérer dans la justice et l’égalité réelle. J’aimerais juste, voir les miens et l’ensemble des tunisiennes et des tunisiens vivre dans la dignité. J’aimerais juste pouvoir, le jour venu, partir en étant rassuré sur l’avenir de mes enfants et de tous les enfants de ce pays. J’aimerais juste être fier d’être tunisien.

Votre biographie et ce qu’on sait de vous, sur le plan professionnel et politique, ne me poussent pas à être optimiste. Pour être franc, je ne vous fais pas confiance. Je pense même que vous laisserez notre pays dans un état pire que dans lequel vous l’avez trouvé. C’est peut être notre « destin ». Mais méfiez vous des ruisseaux tranquilles. Leurs crues sont souvent dévastatrices.

Bonnes chances… à mon pays.

 

 

A propos Habib Ayeb

Géographe et Réalisateur
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25 commentaires pour Lettre Ouverte A Monsieur Youssef Chahed, Nouveau Premier Ministre Tunisien

  1. Tayeb farhat dit :

    C’est le diagnostic type qu’il faille faire par secteur, sous-secteur, les expertises tunisiennes en sont capables et en tout cas elles les mieux à même de s’y atteler. Un chef de gouvernement, en sa qualité de ‘ projection manager’ ,chef d’orchestre , se doit de s’entourer de compétences patriotes chez qui l’utilité commune est à la base de leur personnalité. L’optimisation est un processus pas aussi rigide que l’USAid le conseille, sa paramétrisation relève de l’art combinatoire, les tunisiens excellent dans ce dernier. Ce modèle de lettre ouverte est à reproduire par d’autres experts pour les autres secteurs, ainsi le diagnostic est fait et le prochain gouvernement peut plancher sur la mobilisation des ressources et la suite de la mise en oeuvre.

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  2. ZIED BEN Mrad dit :

    Une lettre très intéressante..A méditer certainement.La question agricole les ressources hydriques et la pollution terrible qui empoisonne la Tunisie sont des sujets essentiels pour l’avenir du pays.La question de la privatisation des terres au profit de tiers etrangers est a mes yeux un crime intolérable que nul gouvernant ne doit accepter.La terre appartenant par essence a la communauté en aucun cas elle ne saurait être cédée il y va de notre souveraineté et de notre sirvie en tant que nation.
    Un petit reproche Mr ayeb : le nouveau premier ministre peut parfaitement boire l’eau du robinet…cetait un préjugé inutile et facile.
    Sinonje conseille vivement la lecture de cette lettre fort riche en informations utiles a ceux qui s’intéressent a l’avenir du pays.

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  3. Bonjour,
    Merci d’avoir éclairé notre lanterne.
    Vous avez tout dit dans cette lettre, je me joins à vous pour crier haut et fort que la Tunisie ne doit pas être gouvernée par des traîtres.

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  4. Ali dhaouadi dit :

    Je suis fils d’un petit paysan et je trouve que notre avenir et celui des 500millles familles est incertain je pense que notre descente vers la misère est irreversible cet expert de l’Usaid nous donnera le coup de grace . On n’ a pas besoin de. Grands diplomes pour le comprendre Dhaouadi ali

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  5. Borhen dit :

    Je suis sur Monsieur Ayed, que tous vos peurs seront réalisées. Il n’y a aucune force qui peut arrêter un de nos politicien de faire ce qu’il lui semble.

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  6. Dorra Harrar dit :

    ça change des niaiseries qu’on raconte ici et là , merci pour l’auteur

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  7. Ben Mabrouk Ali dit :

    Le chomage existe partout et surtout dans les pays très développés comme la Chine et les USA et les dirigeants politiques ne savent pas comment s’y mettre pour l’absorber et Youssef Chahed va essayer à son tour. S’il réussit et c’est peu probable et on parlera de miracle et s’il ne parvient pas à inverser la courbe ce sera une fatalité……

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  8. Larbi Najet dit :

    J’ai bien peur monsieur que toutes vos craintes ne soient vraiment très sérieuses et je pense que le choix de Youssef Chahed parmi tant d’autres ne soit pas le fruit du hasard et je me permets même de penser que les jours qui viennent seront décisifs pour l ‘avenir de la Tunisie et cette fois avec une vraie révolution et de vrais changement.

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  9. chelfouh abdelhamid dit :

    votre lettre, monsieur ,prouve encore une fois ,la jalousie et l’arrogance de certains hommes de gauche de toute façon elle ne changera pas le cours de l’histoire, alors de grâce laisser les gents travailler et occuper vous de vos recherches inutiles puisque avec ou sans l’agriculture ne fais que dégringoler

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  10. Fathia Maghrebi dit :

    Merci Monsieur Ayeb. Excellente analyse et de très bons conseils à prendre en considération! La réalité est hélas amère mais le pays ne doit pas être entre les mains des incompétents. Les traîtres et les vils sont à combattre par tous les moyens. Nos aînés et nos parents ont lutté et se sont sacrifiés pour ces terres et pour ce pays, et ce n’est pas une poignée d’opportunistes à la course du pouvoir qui vont faire ce qu’ils veulent. Aux spécialistes et patriotiques courageux de faire front pour sauver le pays de tous ses maux. Le terrorisme religieux et économique ne doivent pas intimider ni faire peur aux tunisiens.

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  11. Abid NOURA dit :

    استمتعت بقلم حبره حبّ الوطن ..استمتعت بأحلام رأيت فيها أبي و جدّي و اخي ..وعي نافذ للمهازل الجاريّة . تحليل جريء للواقع يحسّ و لا يقال ..يعرفه من توجهّت لهم بالخطاب القادمون و السّابقون و الذين ينتظرون ..سلمت تونس و تحيا تونس مابعد 2011 حتّى أقرا كتابة حرّة نافذة عابرة للسّياقات ..يحتفل بها عمّال و فلاّحين و طلبة.

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  12. salah zeghidi dit :

    J’appartiens corps et âme à la gauche , à la gauche marxiste ,et depuis toujours ! Je suis donc « naturellement » anti-libéral….Et si je ne suis pas « vieux » , je suis âgé……Si Habib Ayeb est sans conteste un grand expert en matière d’agriculture et de développement agricole….Mais il reconnait lui-même qu’il n’a – ce qui n’est pas du tout une « tare »-que très peu d’expérience politique (tout en se disant , paradoxalement, de gauche !)….Que , dans son adresse à Youssef Chahed ,il fasse une « intrusion » dans la politique , personne n’oserait le lui reprocher…..Mais alors , puisqu’il « quitte » l »agriculture pour la politique ,on est en droit de lui demander s’il ne considère pas que , sur ce terrain -là , IL Y A DES QUESTIONS PRIORITAIRES A ADRESSER A YOUSSEF CHAHED ??…..Le soupçonner -ou même l’accuser- d’être un instrument de l’USAID (qui , soit dit en passant , a perdu beaucoup de son aura et de son influence , dans notre pays au moins , en comparaison avec les années 60/90) et de sa politique ultra libérale et contraire aux intérêts de nos paysans et de notre agriculture , cela peut se comprendre !…Mais Si Habib oublie-t-il que Youssef Chahed va GOUVERNER LA TUNISIE (et pas seulement l’agriculture!) AVEC LES OBSCURANTISTES DE GHANOUCHI dont l’objectif majeur est de ramener non seulement notre agriculture en arrière , mais , à travers ce qu’ils appellent l’islamisation , L’ENSEMBLE DE NOTRE SOCIETE ET DE NOTRE PAYS !!………Si le danger est réel ,n’est il pas surprenant que Si Habib , tout au long d’une très longue lettre dans laquelle il ne s’est pas contenté , comme c’est son droit absolu, de parler le discours et le langage du « technocrate maîtrisant parfaitement la question agraire » , n’ait pas dit un traitre mot sur ce danger qui est déjà incrusté dans notre pays , dans notre société , dans notre Parlement , dans notre Etat avec son administration , sa police , sa justice , ses médias etc… ??….Si l’on ne peut avoir confiance en Youssef Chahed parcequ’il est libéral et pour ses liens avec L’USAID , comment lui faire confiance quand il se prépare à gouverner le pays avec ses alliés intégristes qui ,non seulement sont probablement encore plus libéraux que lui , mais sont de fieffés réactionnaires , rétrogrades et obscurantistes qui n’ont qu’un rêve = transformer la Tunisie en Etat et en société théocratique et charaique !!!!…..

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    • Habib Ayeb dit :

      Bonjour si Salah. Merci pour ce commentaire, que je publie bien évidemment. Je ne vais pas polémiquer avec vous sur les différents points que vous soulevez ici. Mais, je vous suggère de bien savoir le « profil » professionnel et « politique » de la ou des personnes que vous attaquez -ce qui est parfaitement votre droit-. Je suis sûr que si vous aviez mis ne serait-ce 30 minutes pour savoir qui j’étais et ce que je fais, vous n’auriez pas écrit le même commentaire. Tout ce que je fais et écris est accessible en ligne. Mon CV aussi. Certaines de mes activités disons « politiques » sont publiques aussi… Vous auriez trouvé dans tout ça, de meilleurs arguments pour m’attaquer, si c’est réellement votre souhaits le plus cher. Merci encore pour votre contribution.

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      • salah zeghidi dit :

        merci pour avoir répondu !..précision= je ne vous ai absolument pas ATTAQUE !…..Je ne sais si c’est mon tort seulement de ne pas savoir qui vous êtes , politiquement surtout !!!!…Par-delà tout , je constate que vous n’avez pas répondu DU TOUT a la question essentielle que je vous ai posée :Chahed va gouverner avec Ghanouchi et sa bande ! Est ce si secondaire ?

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        • Habib Ayeb dit :

          Cher monsieur, sachez que je ne réponds jamais à quelqu’un qui commence par l’insulte et l’agression. Voilà pourquoi je ne vous ai pas répondu et que je n’ai pas l’intension de vous répondre. Ce n’est pas que je conçois le débat et la discussion. Merci encore.

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          • salah zeghidi dit :

            Vous persistez à parler d’insultes et d’agression ! Je vous en conjure : CITEZ UN SEUL MOT OU UNE SEULE EXPRESSION qui puissent être prise pour une insulte ou une agression !!!…….Alors ? je ne comprends pas pourquoi vous « tenez » à dire que je vous ai insulté et agressé !…ALORS QU’IL N’EN EST RIEN ! MAIS RIEN !…Dois je alors comprendre que , en fait , vous teniez A NE PAS ME REPONDRE A MA QUESTION CONCERNANT l’alliance NIDA NAHDHA qui va permettre à Chahed de gouverner le pays !!

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          • Habib Ayeb dit :

            Cher monsieur,
            Vous conviendrez avec moi, qu’il ne suffit pas de ne pas utiliser le vocabulaire directement insultant pour dire qu’il n’y pas insultes. Certaines formules bien choisies peuvent être beaucoup plus insultantes et blessantes que n’importe quel mot du lexique habituel. Voilà, pourquoi j’ai trouvé votre commentaire insultant et agressif.
            Mais passons sur tout ça.
            Puisque vous reposez la question. Voici ma réponse en quelques mots ou lignes :
            – D’abord, je suis totalement anti islamiste et cela concerne aussi bien Nahdha que les autres organisations porteuses d’un projet islamiste. Mais, je suis aussi radicalement anti-Nidaa Tunis et surtout anti-destourien. Je suis aussi anti-libéral.
            – Je ne confonds pas Nahdha et Daëch et je pense que ce mouvement a une place légitime sur la scène politique tunisienne. En tous cas sa place n’est pas moins légitime que Nidaa et autres groupes destouriens et anciens amis de Ben Ali.
            – Je ne confonds en aucune manière Islam et islamisme.
            – Je pense que le premier problème de la Tunisie ,c’est d’abord la marginalisation sociale et économiques de la plus large partie de la société et des territoires tunisiens. La pauvreté, la misère, l’exclusion et la marginalité constituent la forme la plus grave et la plus inacceptable des injustices et constituent les plus grands risques pour l’ensemble de la société.
            – La marginalité monsieur, sur laquelle j’ai beaucoup travaillé (vous pouvez trouver certaines de mes publications sur le sujet sur ce même blog), peut pousser certaines personnes, voire certains groupes à faire le choix de la violence qu’elle soit islamiste ou nom. Les exemples en Tunisie et dans le monde ne manquent pas.
            – Le moteur principal qui produit la misère et la marginalité, c’est justement le libéralisme sous toutes ses formes.
            – Les paysans tunisiens constituent le groupe le plus touché par la pauvreté et la misère et les politiques agricoles libérales actuelles, que YC renforcera de toute évidence… D’où mon interpellation ciblée.
            – J’ai beaucoup de défauts, mais je ne suis pas un politicien -je m’en excuse- et je ne développe aucune stratégie politique personnelle. Mais je suis un activiste
            acharné, convaincu et engagé dans plusieurs causes.
            – Je n’appartiens à aucune parti ou organisation politique, ni en Tunisie, ni ailleurs.
            – J’ai toujours fait le choix de ne m’exprimer que sur les sujets que je crois comprendre suffisamment. Mais ceci ne m’interdit pas de m’interroger et d’interroger sur les sujets que je maitrise moins.
            – J’ai, comme vous, certainement, certaines convictions personnelles et certains principes que je defends par tous les moyens disponibles. Mais les luttes contre la pauvreté et l’exclusion restent et resteront à la tête de mes priorités et de mes actions intellectuelles et politiques.
            – Ma lettre, éminemment politique, ouverte, donc publique, à YC rentre dans cette ligne de conduite. Elle ne vise pas tant la personne du nouveau premier ministre mais ses orientations libérales et ses relations avec IFI (institutions financières internationales). L’objectif de la lettre, est d’attirer l’attention des citoyens sur les risques de ce choix politique qui renforcera l’orientation libérale dominante et aggravera donc les problèmes sociaux des tunisiennes et des tunisiens.
            – Je ne me suis pas exprimé en tant que spécialiste de l’agriculture, ce que je ne prétends nullement être, mais en tant que CITOYEN qui a la chance de pouvoir accéder à certains médias (c’est un privilège), ce qui n’est pas le cas des populations pauvres, marginalisées et inaudibles. Le « cher collègue » que j’utilise dans cette lettre, n’est ni une formule de politesse ni une manière de me rendre familier avec le destinataire. C’est une manière de me mettre sur un plan d’égalité citoyenne avec lui. Un style, volontairement choisis parce que je pense que c’est plus efficace que les insultes et les invectives.
            – YC est citoyen tunisien et rien ne peut lui interdire de devenir premier ministre. Mon problème avec lui est strictement politique.
            – Il ne vous a pas échappé que YC est « spécialiste » de l’agriculture. L’interpeller sur ce sujet spécifique, c’est aussi le pousser à dévoiler les choix hyper-libéraux qu’il ne manquera pas d’adopter pour ce secteur économique, social et écologique.
            Voilà, cher monsieur, je voulais vous répondre en quelques mots, finalement je me rends compte que j’ai pratiquement écrit un nouvel article.
            Excellente journée.

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  13. SAIDI dit :

    Ce qui paraissait tellement pardoxal, c’est que, apparemment, le pays « grouillait », des experts en tout genre ,avec des CV bien chargés ( en tout cas sur le papier),bradés des mérites académiques(Doctorats et autres). Mais ,douloureusement,ce même pays s’enfonçait ,lentement mais sûrement, dans un marasme socio-économico-politique sans précédent et assez inquiétant.

    C’est dire :

    Est-ce le pays a besoin des académiciens-chercheurs ,juste pour remplir ,magnifiquement, leur rôle de gratteurs sur les papiers et prêcheurs dans les coins des cafés , tout ce qu’ils avaient appris comme savoir?
    Ou bien ,
    Que ces derniers doivent mettre en application ce même savoir dans leurs tâches professionnelles et le rendent en labeur concret ,pour être fructifié et donner un grand élan vers la croissance, le dévelopement et la sécurité dont notre chère Tunisie en a tellement besoin?

    Je me demande…….

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  14. Nabil HASSAN dit :

    bonjour si Habib,
    Je suis entièrement d’accord avec votre analyse et la plus part des points de vues des lecteurs de votre article.
    Là où je ne suis pas du tout en accord avec vous tous chers « citoyens » c’est de faire ce malheureux constat à propos de notre pays puis de nous contenter de pousser un long soupir en attendant « … les crues dévastatrices »
    Un simple coup d’œil rien que sur ce site et vous voyez le nombre de personnes qui avancent des idées et prouvent à qui veux l’entendre que nous avons les capacités à relever le pays.
    Il y a beaucoup d’initiatives qui émanent de gens comme nous pour reprendre la main en Tunisie.
    je travaille dans le conseil et la stratégie en France depuis plus de 30 ans et comme la majorité des expatriés Tunisiens, je ne manifestais mon mécontentement qu’à une échelle restreinte.
    Depuis peu j’ai décidé de faire beaucoup plus pour mon pays en fédérant les compétences et surtout toutes les initiatives allant au delà d’un simple avis perdu sur la toile.
    j’ai pu croiser des personnes volontaires et différentes des ces amateurs et figurants qui occupent le paysage politique en Tunisie.
    je vous propose si vous le souhaitez, si vous n’êtes animé par aucun autre intérêt hormis l’amour de notre pays; de venir jeter un œil sur le site http://www.sens-critic.com rubrique actualités et de croiser les rares personnes jusque là qui ont choisis d’aller au delà des soupirs. Vous verrez des personnalités intéressantes telle que Dr Moalla qui a acceptée que je publie ses article et parutions dans les médias.
    j’ai crée cette rubrique dans mon site professionnel essentiellement pour que nos initiatives finissent définitivement de meubler nos rencontres mondaines et que nous reprenions notre pays en main.
    Bien à vous
    Nabil HASSAN

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